Acquisitions / Prêts

Débutée dans les années 70 avec l’acquisition d’un Sd Kfz 251/7 délabré, la collection Leloup n’a cessé de s’agrandir au fil des années. De pièces uniques en reliques exceptionnelles, la collection surpasse aujourd’hui les 10.000 artefacts. Encore maintenant, la famille Leloup cherche à compléter sa collection par l’acquisition de reliques de l’Opération Overlord afin de les partager avec le public. Elle peut également compter sur le soutien et la confiance de familles de soldats qui, par le prêt ou le don, permettent de donner un visage humain à la guerre.

[Prêt] Bernard Dargols, un GI français à Omaha

En 2022, Lilian Jolivet, fille de Bernard Dargols, et Caroline Jolivet, sa petite-fille, ont généreusement accepté de prêter des effets personnels ayant appartenu à ce dernier. Ces objets uniques retracent le parcours exceptionnel de Bernard Dargols, ce Français engagé au sein de l’armée américaine, et évoquent son rôle marquant lors de la bataille de Normandie.

Chargés d’histoire et de mémoire, ces artefacts rendent hommage à son courage et à son engagement pour la liberté durant l’une des opérations les plus déterminantes de la Seconde Guerre mondiale.

Nous exprimons notre profonde gratitude à Lilian et Caroline Jolivet pour ce geste précieux, qui contribue à préserver et transmettre cet héritage aux générations futures.

[Acquisition - 2019] Le grappin de la Pointe du Hoc

Une pièce présentée dans l’une de nos vitrines est sûrement l’un des artefacts les plus mythiques jamais exposés dans un musée normand. Il s’agit du seul grappin intact et survivant de l’assaut de la pointe du Hoc.

Acquis en mai 2019 lors d’une vente aux enchères d’une collection normande très connue, le grappin fut découvert en 1944 par Jean Beck, jeune homme âgé de 19 ans à l’époque, habitant à 500 m de l’endroit où les 225 Rangers du Lieutenant-Colonel Rudder escaladèrent la falaise. Quelques jours après l’assaut, le jeune homme se rendit sur le champ de bataille où il exploitait, avec son père, des terres agricoles ; C’est alors qu’il tomba sur l’impressionnant grappin pris dans des fils barbelés. Il décida de le ramener chez lui, comme souvenir. Ce geste presque innocent permit la conservation de cet objet, dont la portée historique lui échappait certainement en juin 1944.

[Prêt] Les effets du Lieutenant Marvin J. Rosvold

Au cours de la visite, dans une zone consacrée à l’aviation, se trouve un moteur de chasseur-bombardier américain Thunderbolt P-47D et ses huit mitrailleuses Cal.50. Sur le devant, touchant presque cette pièce exceptionnelle, une vitrine renferme trois médailles : une Purple heart, une Air Medal et une Distinguished Flying Cross. Elle contient également des documents officiels, un parachute, et un drapeau américain, symbole de l’honneur et du sacrifice des soldats, soigneusement plié.

Tous ces éléments, issus de différents endroits, ont tous un dénominateur commun : Marvin J. Rosvold.

En 1992, Michel Leloup et Michel Rainfroy déterrèrent, au sud de Falaise, le moteur d’un P-47D, précédemment localisé par ce dernier. Le pilote leur était alors inconnu.

En 2011, Stéphane Duchemin, président du French Wing de la Commemorative Air Force, découvrit de son côté, proche du lieu du crash, le parachute d’un officier de la 9th Air Force, le Lieutenant Rosvold. L’homme fit alors de nombreuses recherches pour en apprendre davantage sur ce fameux lieutenant, sans pour autant réussir à retrouver le lieu du crash.

Cinq ans plus tard, Michel Rainfroy et Stéphane Duchemin mirent en commun les éléments dont chacun disposait et de fil en aiguille, réussirent à déterminer, grâce aux numéros de mitrailleuses, que le P-47D retrouvé 24 ans plus tôt n’était autre que celui piloté par Marvin J. Rosvold.

Le 17 août 1944, de retour de sa 65ème mission dans l’Orne, le lieutenant fut abattu par la Flak (défense anti-aérienne allemande). In-extremis, il sauta en parachute de son avion qui s’écrasa à Saint-Pierre-du-Bû, au Sud de Falaise. Une fois au sol, il laissa derrière lui l’épave de son Thunderbolt et son parachute et rejoignit son unité à Cardonville près de Grandcamp-Maisy dès le lendemain matin. Il effectua encore 12 missions avant de rentrer aux Etats-Unis en octobre 1944. Devenu architecte après la guerre, il mourut en 2008 à l’âge de 87 ans.

Contactée par Stéphane Duchemin, la famille accepta de partager les trésors personnels de « Marv » pour qu’ils soient préservés auprès de son P-47D et de son parachute, également prêté par Stéphane Duchemin. Exposés conjointement au musée depuis juin 2019, la réunion de ces pièces extraordinaires a été rendue possible grâce au travail acharné de passionnés et à la confiance accordée au musée par la famille du Lieutenant Rosvold.