Débutée dans les années 70 presque par hasard par Michel Leloup, la collection Leloup s’est construite grâce à un travail acharné sur près d’un demi-siècle. Le volume, la diversité et la qualité du matériel exposé au musée sont, à ce jour, d’une richesse inégalée.
Les recherches et acquisitions successives ont permis la sauvegarde de pièces historiques retrouvées sur les champs de bataille normands : avion de reconnaissance, bombe volante, blindés, véhicules et canons, uniformes, affiches, documents rares et des centaines d’objets personnels de soldats…
Les restaurations de blindés et véhicules exposés ont demandé des milliers d’heures de travail. Certains de ces engins, développés pour la guerre, sont uniques et proviennent de fabricants disparus ; illustrant bien, outre l’envie de partager l’Histoire avec le plus grand nombre, la volonté des Leloup à préserver ce patrimoine technique.
A 15 ans, il est aux premières loges de la bataille de Normandie ; il aperçoit les avions tournoyer dans le ciel, et les mitraillages aériens, il est témoin de crashs d’avions et assiste au parachutage de tracts. Il vit le bombardement de l’Aigle et écoute Radio-Londres sur un poste à galène caché à l’intérieur d’un fût de cidre. Il voit également des épaves de chars et de véhicules militaires joncher la campagne dès août 1944… Autant d’événements qui le marquent à jamais.
A la fin de la guerre, la reconstruction de la Normandie créée d’énormes besoins en bois. En 1947, Michel, âgé de 18 ans, a donc l’idée de démarrer, sur la ferme familiale, un chantier de stockage de bois et de monter une petite scierie. Il compose alors avec les moyens du bord : un groupe électrogène de char Panzer IV allemand entraîne la scie et un Chevrolet F60 canadien sert pour le transport du bois. Deux ans plus tard, il se met à utiliser un semi-chenillé allemand Sd Kfz 251, acheté aux établissements Lefebvre d’Argentan, spécialisés dans le négoce de matériels militaires. Ce dernier chenillé est utilisé au gazobois jusqu’à son usure complète. Il est ferraillé au début des années 60.
Au début des années 70, Michel Leloup découvre dans une petite scierie de Normandie, une épave de Sd Kfz 251. Cette fois-ci, il ne souhaite pas l’utiliser pour sa scierie, mais plutôt le restaurer. C’est le début d’une collection et d’une passion qui ne le quitte plus.
En 1987, Michel expose une partie de sa collection dans des locaux dont il fait l’acquisition à Falaise : le Musée Août 44 – bataille de la poche de Falaise. Il n’y a rien à ce moment-là qui relate l’encerclement de la 7ème armée allemande et la fin de la bataille de Normandie.
Cependant le musée de Falaise ne touche qu’un cœur de cible restreint. Michel et Nicolas, son fils, dont l’ambition est de créer un lieu de mémoire et de sauvegarde accessible au plus grand nombre, s’embarquent dans un projet d’envergure en plein cœur du tourisme de mémoire. Malheureusement, Michel décède en 2011 et ne verra jamais l’accomplissement de ce projet : Overlord Museum – Omaha Beach.
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